Notre road-trip a débuté dans le Colorado. Démarrant de Denver, nous avons pris la route de l’Ouest américain vers Aspen et ses paysages de montagne. Durant deux jours nos avons traversé des petites villes old-west comme Georgetown et Leadville, Independence Pass, les Maroon Bells et Colorado National Monument.
Mi septembre est une période idéale pour les photos dans le Colorado. Les arbres se parent de couleurs magnifiques. Nous sommes tombés amoureux des paysages de montagnes grandioses, des lacs et rivières, de la faune et de l’authenticité de ce coin d’Amérique.
Bien que nous ayons commencé notre road-trip dans l’ouest américain à Denver, nous n’avons pas visité cette ville. De Denver, nous n’avons vu (brièvement) que l’aéroport, et des autoroutes à la circulation dense, avant de prendre l’Intersate 70 en direction de l’Ouest. Dès que nous quittons l’agglomération de Denver, la conduite est plus cool, et très vite, le relief est présent. Notre première pause, à environ 1h de route de Denver sera Georgetown. Bienvenue dans le Far Ouest !
Le charme des villes old west : Georgetown et Leadville
Même si on n’est pas partis depuis longtemps, on a besoin de faire une pause. La prise en main de la voiture (boite automatique) dans une grande ville à la circulation intense, ça demande pas mal de concentration. Sans compter la fatigue du voyage et le jet-lag : le fameux décalage horaire. La petite pause à Georgetown est donc idéale pour souffler.
Les maisons anciennes de Georgetown, de style victorien, sont concentrées le long de la rue principale. C’est très mignon, c’est plein de boutiques touristiques, tout est bien soigné. Un programme de restauration de la ville, débuté en 1971 a permis de sauvegarder l’ancienne ville minière. Bien que charmant, le village est vite visité. La prochaine étape est Leadville, en direction de Independence Pass.
Leadville est à peine plus grande que Georgetown, mais ici, on n’a pas l’impression d’être dans un « village-musée », c’est beaucoup plus vivant. Tous les bâtiments important sont regroupés ici aussi le long de la rue principale. La ville fut fondée en 1860 au moment de la Ruée de vers l’Or. Le site fut le plus riche en or de tout le Colorado. Leadville passa du statut de village à celui de grosse ville (30 000 habitants) en 20 ans. On y comptait plus de 100 saloons, bordels, et autres lieux de plaisirs. Le bâtiment le plus important de la ville est l’Opéra Tabor, qui fut construit par Horace Tabor, qui fit fortune en investissant dans l’exploitation minière. Cette petite ville est bien sympa, et nous déambulons le long de la rue et des boutiques à l’architecture victorienne.
Mais l’heure tourne et nous devons continuer notre route vers Independence Pass.
Independence Pass : le plus haut col des Etats Unis
En chemin, nous ferons quand même une petite halte à Twin Lakes, à quelques miles de Leadville. Il y a un joli point de vue et c’est absolument désert. Tandis que nous installons le trépied, un vieux monsieur qui farfouille sur la grève s’approche de nous et engage la conversation. Nous passons un petit moment à discuter avec Jay. Il est tout fier d’avoir rencontrée deux français et nous demande même de lui noter le nom de la ville la plus proche de chez nous (pas facile à prononcer « Besançon » pour un américain). Il pose pour nous, avec une des pierres qu’il ramasse pour construire un muret. Puis nous poursuivons la route. Les paysages traversés sont absolument sublimes, avec les bouleaux et des trembles qui se parent de jaune d’or.
Nous voilà à Independence Pass, le col le plus haut des Etats Unis accessible par la route (3686 m). La température a sacrément fraichie. Nous empruntons le chemin goudronné pour aller voir le point de vue impressionnant face aux falaises de granit des Rocheuses. Après ce nouvel arrêt photo, nous continuons sur la route CO82 en direction d’Aspen. La nuit tombe très vite, et c’est au crépuscule que nous atteignons notre hôtel, le Saint Moritz Lodge.
Aspen : La station de ski la plus bling-bling des Etats-Unis
Après avoir pris possession de notre chambre à Aspen, nous devrons faire contre mauvaise fortune bon cœur pour trouver un resto dans cette ville ultra friquée. Aspen, ça nous fait penser à Deauville mais en version station de ski américaine. Elle est réputée pour voir y débarquer tous les ans les stars en manque de poudreuse. Pour nous, pas de stars, mais une ville très bling-bling, avec les prix qui vont avec, mais pas forcement la qualité.
La nuit sera mauvaise (le pire hôtel du séjour). Nous dormons dans des lits simples assez durs, il n’y a que des salles de bains communes à tout l’étage. C’est vétuste et moyennement propre. La chambre est très mal insonorisée, et les ronflements du voisin nous accompagneront toute la nuit. Comme nous sommes réveillés très tôt à cause du jet-lag, nous plions bagage rapidement, et à 6h tapantes, nous sommes dans la voiture. Il fait nuit noire, et nous prenons la route des Maroon Bells. Adieu Aspen, on ne te regrettera pas !
Automne flamboyant dans le Colorado aux Maroon Bells
A la sortie d’Aspen, il faut prendre la Maroon Creek Road. En haute saison, elle n’est accessible qu’en navette payante. Le parking permettant d’accéder à Maroon Lake et au point de vue se situe à 17 km d’Aspen. Quand nous arrivons sur le parking, il y a déjà quelques voitures. Il ne doit pas faire plus de 4 ou 5°C. Nous bricolons un petit déj’ avec quelques biscuits avant de filer voir un des points de vue parmi les plus photographiés des Rocheuses.
Le soleil commence à se lever, et ce matin, nous ne verrons que des photographes (et leurs courageuses épouses qui poireautent). Le point de vue est sublime, et petit à petit, les rayons du soleil viennent caresser les trois sommets rougeâtres qui se reflètent dans le lac glacière. Les Maroon Bells sont surnommées les Deadly Bells, car la roche est extrêmement friable et instable. De nombreux alpinistes qui se sont risqués sur leurs pentes en sont mort.
Nous étions sensés faire la petite rando qui permet d’accéder à un autre lac, mais le chemin est fermé en raison d’une alerte aux ours. Pendant que Nico mitraille le paysage, un moose (élan) fait son apparition. La bête est impressionnante, même de loin. Nous somme fascinés. Elle nous a parfaitement repérés. Les autres photographes rappliquent tous vers nous. Au début l’animal semble calme, mais petit à petit, il se met à grogner en se dirigeant vers nous. Ce n’est vraisemblablement pas pour nous faire un gros câlin, alors on bat en gentiment en retraite. Nous n’aurons peut être pas pu faire notre randonnée, mais cette rencontre avec le moose a été un très beau cadeau.
Un petit d’air d’Utah : Colorado National Monument
Nous sommes arrivés vers 6h30 aux Marron Bells, mais il est plus de 9h quand les quittons. Nous reprenons la CO82 pour remonter en direction de l’interstate 70. En chemin, le paysage a radicalement changé. Finis les bouleaux aux couleurs éblouissantes. Bien que nous soyons toujours dans le Colorado, la roche rouge fait son apparition et la végétation se fait plus méridionale. La température change aussi. Quand nous atteignons l’entrée Est de Colorado National Monument vers 13h, il fait autour de 30°C.
Nous entrons dans notre 1er parc aux Etats Unis : Colorado National Monument. Il fut fondé grâce à John Otto, un pionnier qui découvrit l’endroit en 1907. Il tomba amoureux du lieu et vécut seul dans ces canyons retirés. Il fit campagne pour demander le classement en « national park » et aménageât des kilomètres sentiers autour des falaises et des canyons. Il réussit à faire classer le site en 1911, et il devient le 1er gardien du parc, jusqu’en 1927 pour un salaire de 1$ par mois ! Depuis l’époque de John Otto, les aménagements ont bien changé. Nous nous arrêtons juste après l’entrée, à Devil’s Kitchen Pic-Nic Area. Cela est une découverte pour nous : une aire de pique nique ombragée, des barbecues, des points d’eau, des toilettes sèches équipées de papier et de gel hydro-alcoolique. La grande classe ! Après le pique-nique, nous attaquons la montée en lacets sur le plateau. Nous nous arrêterons à presque tous les points de vue du Rim Rock Drive, la route de 37 km qui traverse le parc. La partie la plus impressionnante se situe entre Artist Point et le Visitor Center à l’entrée Nord du parc.
Nous faisons une petite halte au Visitor Center, où un Ranger nous parle avec entrain des rapaces, scorpions, serpents ou encore des bighorn (mouflons), qui peuplent les canyons. Il nous propose de soupeser un crâne de bighorn. Ouah, quel poids ! Malheureusement, nous n’aurons pas la chance d’en voir « en vrai », mais le ranger, avec sa gentillesse, nous a vraiment donné envie d’en découvrir plus sur la faune locale.
Après plus de 4h à parcourir le Rim Rock Drive, nous quittons (à regret) Colorado National Monument. Nous n’avons pas eu le temps d’y randonner, car nous avions encore 1h30 de route à faire pour rejoindre Moab en Utah. Nous avons beaucoup apprécié ce parc. J’avais lu des avis un peu mitigés qui en parlaient comme d’un « sous-Canyonlands ». Il n’en est rien. Pour nous, Colorado National Monument a été une superbe mise en bouche pour notre séjour en Utah. Nous n’y avons croisé aucuns touristes étrangers (un bonheur), que des américains. C’est aussi là que nous avons le plus échangé avec des américains, tous extrêmement sympathiques.
Nord ouest du Colorado : infos pratiques
Où dormir à côté de l’aéroport de Denver :
♥ au Baymont Inn and Suite Denver International Airport
Un des 2 meilleurs hôtels de notre séjour : chambre et salle de bain très spacieuses et propres, literie super confortable, très calme, check-in et check-out rapide, petit déjeuner inclus très complet (tartines, bagels, céréales, yaourts, fruits frais, eggs and bacon, thé, café), proche de l’aéroport, wifi inclus. L’accueil était peut être le point le moins réussi : standard, mais poli.
Baymont Inn and Suites Denver Internat. Airport
6805 N. Argonne Street, Denver, CO, 80249
Où manger à côté de l’aéroport de Denver :
♥ au Moonlight Diner
Juste à côté du Baymont Inn and Suite. Déco très fifties, burgers et salades corrects, quantités énormes (nous n’avions pas très faim après notre grand voyage). Pour ce qu’on en a vu, pancakes monstrueux. Ouvert du Lundi au Samedi de 6h30 à 22h, et le dimanche de 7h à 22h.
Moonlight Diner
6250 Tower Rd, Denver, CO 80249
Où ne pas dormir à Aspen :
😯 si possible évitez le Saint Mortiz Lodge. C’est peut être l’hôtel le moins cher d’Aspen (et ça reste quand même cher : 80 € la nuit), mais question qualité et propreté, c’est pas terrible : passez votre tour !
Colorado National Monument :
Prévoir une après-midi pour faire le Rim Rock Drive en voiture et les principaux points de vue, et une journée complète si vous souhaitez randonner.
Droit d’entrée : 10 $ / véhicule
Pass America The Beautiful accepté
Ouaouh ! Lorsqu’on lit l’article et que l’on voit les photos, on mesure encore plus la chance fabuleuse que vous avez eue de faire ce voyage ! Evidemment, faut-il préciser que ça donne VRAIMENT très envie !
J’ai un gros faible pour la photo des Maroons Bells et aussi les photos du Colorado National Monument. Quant à votre rencontre avec ce moose, c’est vraiment géant… Pour moi qui suis très “nature”, les rencontres avec des animaux sauvages dans leur milieu, quels qu’ils soient, sont toujours des moments privilégiés, mais là il faut bien reconnaître que ce ne sont tout de même pas des animaux que l’on a l’habitude de croiser dans nos régions françaises… Je reviendrai bien sûr pour lire la suite…
Merci de ton soutien Sylvie ! C’est vrai que de rencontrer comme ça un moose dans son habitat naturel, c’est fascinant. Le plus drôle, c’est que je venais juste de lire un panneau explicatif sur les moose, quand Nico me dit “et regarde, ya une grosse bête là bas”. Les moose n’ont vraiment pas peur de l’homme, et il faut être prudent quand on les observe. Et surtout, il ne faut pas y aller avec un chien, car les moose les considèrent comme des prédateurs et peuvent alors attaquer.
On a eu de la chance, car des gens habitant le coin nous ont dit qu’ils n’en avaient jamais vu de leur vie.